La guerre de tous contre tous ? Civilisation et régression, XIXe-XXIe siècles.

Mardi 23 septembre
18h30 – ENTRÉE LIBRE / SANS INSCRIPTION – UNI DUFOUR, AUDITOIRE PIAGET  [voir infos pratiques]
Conference de Johann Chapoutot
«La guerre de tous contre tous ? Civilisation et régression, XIXe-XXIe siècles.»

« On ne peut se défendre d’une certaine humeur », écrivait Kant, quand « on regarde les faits et gestes des hommes sur la scène du monde ». Ces propos des années 1780 restent les nôtres, d’autant plus que la litanie des guerres et des massacres semble sans terme et que les plus puissants de nos contemporains ne sont pas précisément animés par le respect du droit, du vivant et de la dignité humaine.

Le constat d’une régression dans le processus de civilisation s’impose, du moins du côté des « élites », au spectacle de la violence brute, érigée en idéal et en norme, d’une extraction sans fin, qui puise dans les êtres et le monde jusqu’à l’épuisement, et d’une jouissance dans la dévastation qui laisse pantois. Il reste que la comparaison historique fournit tout de même de nombreux motifs d’espoir pour une humanité en quête de paix et d’intelligence, que la guerre contre la science, la démocratie et le vivant n’est pas une fatalité et qu’il reste possible de faire rimer histoire et espoir.

Johann Chapoutot est professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne. Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne contemporaine et du nazisme, il a publié douze ouvrages traduits dans dix-sept langues, dont Le nazisme et l’antiquité (PUF, 2008), La loi du sang (Gallimard, 2014), Libres d’obéir (Gallimard, 2020), Le grand récit. Introduction à l’histoire de notre temps (PUF, 2021) et Les irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ? (Gallimard, 2025).

Regards croisés

Avec Marie-Luce Desgrandchamps (historienne) et Marc Perrenoud (historien), animés par Christian Ciocca

Marie-Luce Desgrandchamps, enseigne l’histoire au Département d’histoire générale (UNIGE). Elle est chercheuse invitée au Humanitarian and Conflict Response Institute (Manchester University 2027-2019), à New York University, au King’s College London et à l’Institut français de recherches en Afrique à Ibadan (IFRA-Nigeria, 2011-2012), ainsi que lauréate du prix « jeune chercheur » de la Fondation Croix-Rouge française (2018). Ses recherches portent sur l’histoire de l’aide humanitaire, des ONG et des organisations internationales, des guerres et de la place des jeunes dans les conflits africains. Sa thèse a paru sous forme monographique : L’humanitaire en guerre civile. La crise du Biafra (1967-1970) (Rennes, PUR, 2018). Elle a également codirigé les ouvrages suivants : Colonial and Transnational Intimacies: Medical Humanitarianism in the French external Resistance, 1940-1945 (AHRC, Uni. de Manchester, 2020-2022), La Croix face à l’étoile rouge. Humanitaire et communisme au XXe siècle (Georg, 2025 ; av. J.-C Fayet, M. Cugnet, D. Hasler) et Medical Care, Humanitarianism and Intimacy in the Long Second World War, 1931-1953 (MUP, 2025, av. L. Humbert, B.Taithe,R. Balu).

Marc Perrenoud est historien, élève de Jean-Claude Favez, longtemps conseiller scientifique de la commission indépendante d’experts Suisse – Seconde Guerre mondiale (« Commission Bergier ») et collaborateur du centre de recherche Dodis, spécialiste internationalement reconnu sur le rôle de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale, tout autour de la politique pour les réfugiés, les relations économiques et financières et les banques. Il a contribué à l’édition de treize volumes des Documents diplomatiques suisses (DDS). Outre 200 articles scientifiques, il a notamment publié Banquiers et diplomates suisses (1938-1946) (Antipodes, 2011), Albert, Esther, Liebmann, Ruth et les autres, Présences juives en Suisse romande (Livreo-Alphil, 2023, avec F. Brunschwig, L. Leitenberg, J. Ehrenfreund), ou encore Migrations, relations internationales et Seconde Guerre mondiale. Contributions à une histoire de la Suisse au XXe siècle (Alphil PUS, 2021).

Christian Ciocca a exercé le métier de libraire à Lausanne et Genève puis documentaliste à Radio Suisse Romande avant de poursuivre une activité d’animateur, producteur et journaliste culturel sur les ondes de RTS Espace 2. Il a notamment animé la chronique Helvetica dans les Matinales d’Espace 2 et L’Horloge de Sable. Il participe à la revue La 5e saison.