Hospitalité et cosmopolitique

Jeudi 27 septembre

18h45 – ENTRÉE LIBRE – UNI DUFOUR, AUDITOIRE JEAN PIAGET   [voir la carte]

Conference de Michel AGIER
«Hospitalité et cosmopolitique»

Agir aujourd’hui au nom de l’hospitalité mobilise toute une anthropologie qui contribue à transformer les sociétés d’accueil et à façonner le lien à l’étranger. Mais aujourd’hui comme autrefois, l’hospitalité est une faveur limitée dans le temps et l’espace, qui appelle un cadre social, symbolique et politique plus large, capable de lui donner un sens et une portée incluant et dépassant tous les gestes particuliers d’accueil et ouverture. Comment faire de l’hospitalité un droit et à quelles échelles sera-t-il le plus efficace et adapté à notre temps ? J’examinerai les sphères de pensée et d’action locale, nationale et mondiale où l’hospitalité peut acquérir la force d’un droit politique.

Michel Agier est anthropologue, chercheur à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Il étudie les relations entre la mondialisation, les migrations et la formation des villes. Il dirige le programme Babels – La ville comme frontière soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (2016-2019). Il a notamment publié Gérer les indésirables (2008) et La Condition cosmopolite (2013). Il vient de publier L’étranger qui vient. Repenser l’hospitalité, (sortie octobre 2018).

Regards croisés

Avec Avec Claire Audhuy (directrice artistique de Rodéo d’âme), Inès Calstas (coordinatrice du pôle solidarités de l’Eglise catholique romaine de Genève) et Daniel Halpérin (pédiatre Dr. méd.).

Claire Audhuy, directrice artistique de Rodéo d’âme, choisit de s’installer sur des territoires, d’en observer les habitants, d’aller à leur rencontre et d’écouter leurs récits de vie. Elle s’en nourrit pour son écriture de pièces de théâtre documentaire comme « 120 jours à Hénin-Beaumont », « Les Migrantes » ou encore « Dieu, les caravanes et les voitures ». Dans le nouveau fief de l’extrême-droite française, elle a notamment créé la pièce « Bienvenue à Hénin-Beaumont » où jeunes primo-arrivants et élèves français prenaient la parole ensemble.

Inès Calstas, suisse d’origine uruguayenne, travaille pour l’Eglise catholique romaine de Genève (ECR) depuis 2010. Elle a obtenu sa licence de communication à l’université de Montevideo et une mineure en théologie à l’université de Lyon. En Uruguay, elle a travaillé au sein des bidonvilles dans le cadre d’un programme d’une organisation non gouvernementale. Actuellement, elle est la coordinatrice du Pôle Solidarités et responsable catholique de la Pastorale de Milieux ouverts qui s’inscrit dans une dimension œcuménique. Dans ce contexte elle travaille au quotidien pour venir en aide, à travers différents biais, aux populations précarisées et migrantes dans le canton de Genève.

Daniel Halpérin, pédiatre, ancien privat-docent à la Faculté de médecine de Genève, a dirigé les Urgences pédiatriques de l’Hôpital des enfants de Genève tout en se consacrant à la problématique de la maltraitance infantile. Il a fondé aux Hôpitaux Universitaires de Genève la Consultation interdisciplinaire de médecine et de prévention de la violence. Il exerce aujourd’hui la pédiatrie générale et préside l’Association suisse des Amis du Dr. Janusz Korczak.

Concert de clôture

Trio Rebeteke

Genève-Thessalonique
Avec Lefteris Tsikouridis, Illias Russbach, Nontas Xygalas.
Présentation : Vincent Fontana (UNIGE)

Rebétiko tragoudi : cette musique populaire naît vers 1920 dans le flux migratoire des Grecs chassés d’Asie mineure. Entre genres musicaux d’Istanbul, de Smyrne, des îles et de l’Attique, cousin lointain du blues, le rebétiko fleurit dans les tékés du Pirée (bouzouki, baglama, guitare). Parmi les narguilés d’opium et de haschich, les déracinés y dansent et y chantent le spleen, l’amour, la violence, l’honneur. Parfois serti de jazz manouche, le rebétiko suit l’exode grec aux USA. Exaltant le Rébète — insoumis traqué par la police —, moquant le bourgeois, évoquant la prison, la prostitution, le déracinement, associé au monde des « bas fonds », le rebétiko est censuré sous la dictature de Metaxas, disparaît sous le joug allemand (1941), renaît vers 1950, recule sous le régime des colonels (1967-1974). Dès les années 1970, son renouveau formel en perpétue l’imaginaire antiautoritaire.